Acronyme : IPER-BAR-BPCO
Titre : Impact de la PERsistance pulmonaire BActéRienne dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une pathologie respiratoire chronique inflammatoire marquée par des phases de stabilité ponctuées de phases d’exacerbations aiguës (EA), le plus souvent d’étiologie infectieuse. Haemophilus influenzae, Brahnamella catarrhalis, Streptococcus pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa peuvent être responsables d’EA. Chez les patients BPCO, la prévalence des infections au cours des EA est de de 20-30% pour H. influenzae, 10-15% pour B. catarrhalis, 10-15% pour S. pneumoniae et 4-15% pour P. aeruginosa.
Deux modèles se distinguent concernant l’évolution des infections bactériennes:
L’impact de la persistance des bactéries pathogènes, Haemophilus influenzae, Brahnamella catarrhalis, Streptococcus pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa, et la détermination de la colonisation chronique sur l’évolution clinique et la fréquence des EA de BPCO est peu décrit. Dans la BPCO, le diagnostic microbiologique classique d’infection bactérienne se base sur des cultures bactériologiques des expectorations (ECBC) avec un seuil de significativité de 107 UFC/ml.
Concernant les patients atteints de mucoviscidose, pour certaines bactéries, dont P. aeruginosa, l’infection à PA est diagnostiquée par des seuils de significativité plus bas sur les cultures bactériologiques des expectorations. De plus, la colonisation ou infection chronique se définit par plus de 50% des ECBC réalisés sur une année positif à P. aeruginosa. Dans la BPCO, l’intérêt de la détection des bactéries pathogènes décrites ci-dessus, en deçà des seuils biologiques classiques n’a jamais été démontrée.
L’originalité de cette étude pilote est d’étudier de façon prospective la présence au cours de l'EA sévère et la persistance à distance d’une EA de H. influenzae, B. catarrhalis, S. pneumoniae et P. aeruginosa au niveau pulmonaire chez des patients BPCO, en utilisant une approche culturomique complétée par une méthode PCR pour P. aeruginosa. Cela permettra d’évaluer la conséquence de la persistance bactérienne sur l’évolution clinique des patients.
Le caractère innovant de notre projet consiste à évaluer la possibilité de la présence de bactéries à un seuil inférieur aux seuils biologiques classiques dans les expectorations en utilisant (i) une approche de type culturomique pour la mise en culture des expectorations et (ii) une détection moléculaire spécifique de PA, plus sensible que la culture, qui permettront d’abaisser le seuil de détection par rapport aux méthodes habituellement utilisées. Les résultats de notre étude pourraient mener à terme à une modification des pratiques biologiques et cliniques.
Les résultats attendus sont l'évaluation de la fréquence de détection au cours de l'EA sévère et à distance de l'EA d'infection bactérienne sur analyse de l’expectoration, prenant en compte des seuils en en deçà des seuils biologiques classiques, qui pourrait induire une évolution clinique défavorable.
Ces résultats pourraient impliquer une modification des pratiques bactériologiques afin de détecter H. influenzae, B. catarrhalis, S. pneumoniae et P. aeruginosa même en deçà des seuils biologiques classiques (diminution des seuils de détection par approche culturomique et détection moléculaire sur prélèvement pour P. aeruginosa).
Une étude clinique randomisée de stratégie thérapeutique ayant pour but l’éradication de ces pathogènes pourrait être envisagée dans les suites de cette étude.